L'innovation est-elle une fuite en avant?

J’entends régulièrement sur les réseaux sociaux que l’innovation est une fuite en avant. Pour en savoir plus, j’ai échangé avec ces personnes et lancer un sondage simple sur Linked-In : « Pensez-vous que l'innovation est une fuite en avant ? »


Une majorité de NON


53% des répondants pensent que l’innovation n’est pas une fuite en avant. Je nuance ce chiffre dans la mesure où le sondage a été effectué dans mon réseau et que de nombreuses personnes ont des fonctions en lien avec l’innovation. Mais considérons tout de même que la majorité des collaborateurs pensent que l’innovation est utile, qu’elle nous permet d’avancer et de progresser dans tous les cas.


L'innovation est une fuite en avant certaine pour 19%

Pour environ une personne sur cinq, l’innovation est purement est simplement une fuite en avant. Nous vivions très bien sans toutes ces innovations. Et nous pouvons comprendre ce point de vue, les progrès de ces dernières décennies ont conduit à une croissance responsable du réchauffement climatique et aujourd’hui plutôt que de revenir à des actions simples nous cherchons des solutions dans l’innovation pour à minima maintenir notre confort.


Ce qui m’a le plus surpris, c’est que parmi les personnes qui pensent que l’innovation est une fuite en avant, 1/3 travaillent dans l’innovation. Même si le sondage n’a pas été sur un échantillon représentatif, cela montre que l’innovation n’a pas de sens dans certaines entreprises. Il me semble est important que les organisations donnent ou redonnent une raison d’être à l’innovation.


La réponse n’est pas si simple


Pour 28% des sondés, il n’est pas possible de répondre OUI ou NON à cette question. Pour eux la réponse dépend de l’innovation. De ce point de vue, il y a des innovations utiles, responsables qui apportent du positif à notre société. En revanche, certaines innovations n’ont pas de sens. Elles ont pour vocation de créer un enrichissement de l’entreprise sans apporter des bienfaits à la société. Dans ce cas, on est plus sur la création d’un besoin que sur la réponse à un besoin.


Il est toujours compliqué de juger ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Je vais prendre un exemple personnel. Lorsque les casques de réalité virtuelle sont arrivés sur le marché j’ai trouvé cela inutile. Je n’aime pas vraiment les jeux vidéo cela était juste une invention de plus.

Puis j’ai eu l’occasion d’assister à des immersions en réalité virtuelle pour sensibiliser à des sujets comme le harcèlement, le handicap invisible ou encore le burnout. Et j’ai constaté sur les participants que cela était bien plus efficace qu’un simple PowerPoint pour dire ce qui est bien et pas bien. Pour certains participants, leur vie à changer positivement après ces ateliers. Par exemple, certains ont pris conscience qu’ils étaient harcelés, d’autres harceleurs et les choses ont ensuite changé dans le bon sens dans leur entreprise.


Cet exemple, est révélateur que derrière chaque innovation son utilité dépend de l’usage que l’on en fait. Il est alors de la responsabilité des entreprises de faire des choix qui sont positifs pour le monde et pas uniquement pour ces bénéfices mais aussi aux consommateurs de s’interroger de l’utilité de leur achat.


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