En innovation, on parle souvent, moi le premier, d’accepter l’échec. Mais connaissez vous des projets innovants qui parlent de leurs échecs ? Non ? Alors nous avons que des projets qui connaissent un succès ? Je ne crois pas.
L’échec, un mot qui fait peur dans les entreprises, et même dans notre société. Échouer c’est envoyer un mauvais signal. Nous ne sommes pas assez forts, experts, organisés ou autre pour mener notre projet.
C’est pourquoi les salariés et les entreprises ont tendance à cacher leurs échecs.
Cette tendance s’observe dans les mécanismes de financement de l’innovation. Les organismes qui délivrent des subventions à l’innovation demandent généralement une restitution du projet sous forme de rapport ou de soutenance.
Bien souvent, lors de cette présentation du projet, l’entreprise ou le consortium (groupement d’entreprises et/ou laboratoires) explique comment tout s’est parfaitement passé comme prévu. Le planning, le budget, les recrutements… tout a été respecté à la virgule.
Mais ne nous mentons pas, toute personne qui a déjà contribué à un projet d’innovation sait que rien ne va se passer comme prévu. Officiellement presque tous les projets sont des succès, mais on ne retrouve pas cette image sur le marché.
Et si pour un projet d’innovation on se mettait à célébrer les échecs ? Je pense que toutes les équipes de R&D ou d’innovation sont enthousiastes à cette idée.
On voit bien que le message accepter l’échec n’est pas suffisant, il ne marche pas. On l’accepte mais on le cache.
Alors mettons en lumière les échecs, et profitons-en pour en tirer toutes les leçons possibles. Échouer c’est l’occasion d’apprendre pour se rapprocher du succès.
Mais attention, il faut tirer les leçons d’un point de vue systémique. Les commerciaux, la technique, la direction, la fonction support, tous ensemble tirent des leçons de ce qui s’est passé et rebondissent pour imaginer de nouvelles solutions innovantes.
Un outil souvent utilisé pour analyser en profondeur les causes d’un échec est de se poser 5 fois de suite la question pourquoi ?
Pour faire de l’échec une normalité dans un processus d’innovation, c’est-à-dire que les échecs sont un cheminement obligatoire pour arriver au succès, il faut chercher à échouer le plus vite possible.
Un échec reste de l’argent engagé qui ne génère pas chiffre d’affaires. Il faut donc échouer le plus vite possible pour éviter de trop investir dans une mauvaise idée. Le pire étant de développer et industrialiser complètement une idée pour ensuite s’apercevoir qu’elle ne se vend pas. Une méthode pour bien échouer est le Lean Startup.